RDC — Nord Kivu: Évaluation Rapide de Crise M23 (12 Juillet 2024)

L'est de la République démocratique du Congo (RDC), en particulier le Nord-Kivu, est en proie à un conflit complexe et persistant. Ce conflit est caractérisé par la présence de différents groupes armés tels que le groupe armé M23, les Forces armées congolaises (FARDC) et leurs alliés respectifs, y compris les forces régionales de la Communauté de développement de l'Afrique australe, avec l'utilisation de munitions lourdes causant des dommages importants et des pertes en vies humaines dans les zones de déplacement du Nord et du Sud-Kivu.

Depuis le début du mois de juin 2024, le conflit s'est intensifié simultanément dans plusieurs villages des territoires déjà sous tension, dont le territoire de Lubero, qui est devenu le quatrième territoire du Nord-Kivu à être touché par la crise du M23, après les territoires de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi. Ces affrontements, qui ont duré plusieurs jours, ont entraîné l'occupation par le groupe armé M23 de plusieurs villages et villes importants, notamment Kanyabayonga, Miriki, Luofu Kayna et Kirumba, ainsi que d'autres villages du territoire de Lubero.

Cette situation a entraîné d'importants déplacements de civils à l'intérieur et à l'extérieur de la province du Nord-Kivu. L'extension de la crise du M23 dans les territoires de Lubero et de Masisi au Nord-Kivu a accentué et aggravé la situation humanitaire des personnes déplacées, mais a également créé de nouvelles vagues de déplacement de la population vers des villages considérés comme stables au Sud-Kivu. La ville de Goma et les zones adjacentes aux territoires contrôlés par le M23 au Nord et au Sud-Kivu, accueillent un grand nombre de personnes déplacées et manquent de ressources pour les soutenir suffisamment.

Depuis le 4 juillet 2024, le gouvernement des États-Unis a annoncé une trêve humanitaire de deux semaines, à compter du 5 juillet 2024, pour permettre une désescalade des tensions au Nord et au Sud-Kivu, la reprise des pourparlers en vue d'un règlement pacifique du conflit, et pour aider la population civile à accéder à une assistance humanitaire cruciale dans les zones de déplacement.

Depuis le début de la crise, l'OIM, par le biais de la Matrice de suivi des déplacements (DTM), continue de mener une série d'évaluations rapides, y compris le suivi des situations d'urgence (EET/ERM), l'analyse des crises et l'enregistrement, avec pour priorité de répondre aux besoins d'information immédiats afin de comprendre la dynamique et les besoins des déplacements.

Ce rapport présente les résultats des évaluations menées dans les différentes zones de déplacement et de retour du 1 juin au 5 juillet 2024. Il couvre les déplacements et les retours liés à la crise M23.