L’OIM, à travers l’outil de suivi des flux de populations (Flow Monitoring, en anglais) de la Matrice de suivi des déplacements (Displacement Tracking Matrix (DTM), en anglais), récolte des données à des points d’entrée, de sortie et de transit clés afin de mieux comprendre les mouvements de populations à travers l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Le suivi des flux de population est une activité qui permet de quantifier et de qualifier les flux et tendances de mobilités, les profils des migrants, et les expériences et routes migratoires. Ce rapport présente les données collectées du 16 au 30 septembre 2023.

Le suivi des flux de populations est un travail de collecte des données qui vise à identifier des zones sujettes aux migrations internes et transfrontalières et à mettre en lumière les caractéristiques et les parcours des personnes passant par ces zones. Il est mis en œuvre en étroite collaboration avec les autorités et des partenaires nationaux et locaux, à travers deux outils: l’enregistrement des flux et les enquêtes individuelles. 

L'outil récolte des données clés sur l’amplitude des flux migratoires, les profils des voyageurs ainsi que leurs parcours et intentions, afin de fournir une meilleure compréhension des flux migratoires dans la région et de contribuer à l’élaboration des politiques migratoires basées sur des preuves. 

À cet effet, plusieurs points de suivi des flux de population sont installés dans des zones de transit importantes. Durant la première phase de collecte qui allait du 13 juin au 31 août 2023, trois points FMP étaient actif, situés dans la région de l’Est du Cameroun à la frontière avec la République centrafricaine dans les communes de Garoua Boulaï (département du Lom-et-Djérem), de Kentzou (département de la Kadey) et de  Ouli (département de la Kadey). Ce rapport présente les données clés collectées entre le 13 juin et le 31 août 2023 au niveau de ces trois FMP

La transhumance est une méthode d’élevage par laquelle les éleveurs accompagnent leurs troupeaux à la recherche de pâturages et de points d’eau. Le changement climatique, la situation économique morose et la réduction des pâturages et des points d’eau ont accentué le phénomène de transhumance ces dernières décennies poussant les transhumants à parcourir de plus longues distances. Des couloirs de passage sont ainsi aménagés pour faire place au passage des animaux évitant les zones de culture ou pour leur offrir un accès à l’eau. Les itinéraires et les flux de transhumance ont particulièrement été impactés par ces changements. Ces dernières années, les conflits entre agriculteurs et éleveurs le long des couloirs de transhumance sont devenus de plus en plus récurrents. Ces conflits sont le plus souvent causés par des retours tardifs, des montées précoces ou par des séjours longs dans la zone d’accueil qui peuvent affecter les récoltes des paysans et engendrer également des déplacements de populations importantes dans la région, ou par l’extension de zones agricoles sur les zones de transhumance.

Pour comprendre les dynamiques liées à la transhumance transfrontalière et fournir plus d’informations sur les mouvements de transhumance afin d’en faciliter la gouvernance pacifique par la collecte de données fiables aux différentes parties prenantes, l’OIM a développé l’outil de suivi des mouvements de transhumances (Transhumance Tracking Tool (TTT), en anglais). Les données sur ces mouvements sont recueillies par les énumérateurs dans l’objectif de soutenir, de renforcer et d’harmoniser les outils de suivi de la transhumance au sein de la région pour aider à la mise en œuvre de programmes en faveur de la population impliquée dans la transhumance et d’informer les populations et autorités des risques de conflits liés à la transhumance. Ce rapport présente les résultats des collectes de données effectuées au niveau de 11 points de comptage dans les sous-préfectures de : Sandéniah, Herémakonon et Songoyah au cours des mois de janvier et février 2023. Ces points de comptage ont été identifiés à partir des cartographies régionales et locales en prenant en considération les facteurs stratégiques de localisation sur les zones de passages importantes des troupeaux. Ils sont positionnés sur une frontière ou sur un point de rassemblement des troupeaux en transhumances à proximité d’une frontière et susceptible de rassembler un grand nombre de troupeaux.

Ces informations ont été recueillies à la suite des attaques armées qui ont eu lieu dans le département de l'Ouest le 26 septembre 2023, plus précisément dans le quartier de Delmas 2 (commune de Delmas). Le 27 septembre 2023, deux autres attaques ont eu lieu à Marin (commune de Croix-Des-Bouquets) et dans le quartier de Cité Douillard (commune de Cité Soleil). Ces attaques ont eu un impact sur les habitants de sept quartiers, ce qui a entraîné la création de nouveaux sites spontanés de déplacement. Les évaluations ont été réalisées en contactant des informateurs clés par téléphone. Les résultats indiquent qu'il y a 1 461 personnes déplacées internes, réparties en 372 ménages. Parmi elles, 15 personnes vivent dans un site, ce qui équivaut à 3 ménages. Le rapport se concentre sur ces trois événements dans leur ensemble en première page, puis les détaille séparément dans les trois pages suivantes.

Le suivi des urgences vise à recueillir des informations sur les mouvements importants et soudains de populations, ainsi que sur les situations d'urgence sécuritaires et climatiques. Les informations sont collectées par le biais d'entretiens avec des informateurs clés et par observation directe.

Ces informations ont été recueillies à la suite des attaques armées survenues le 22 septembre 2023 à Saut D’Eau, dans la 2e section communale de La Selle, et le 25 septembre 2023 à Mirebalais, dans la 4e section communale de Crête Brûlée, dans le département du Centre. Ces attaques ont affecté les habitants de plusieurs communes et ont entraîné la création de huit nouveaux sites. Les évaluations ont été menées auprès d'informateurs clés par téléphone. Les résultats indiquent que 10 026 personnes sont des personnes déplacées internes, réparties en 3 135 ménages. Parmi elles, 915 personnes vivent dans des sites, ce qui correspond à 252 ménages.

• Depuis le début des affrontements au Soudan, plus de 487 000 personnes ont traversé la frontière vers le Tchad. L’OIM estime que plus de 67 780 parmi eux sont des retournés tchadiens et s’attend à ce que ce nombre passe à 80 000 dans les semaines à venir.
• En coordination avec la CNARR et les organisations humanitaires, l’OIM a déjà enregistré 52 786 retournés et 135 ressortissants de pays (Soudan du Sud, Niger, Ethiopie, République Centrafricaine, Burkina Faso, Ouganda et Nigéria) dans 30 localités dans trois provinces.
• La plupart des retournés sont installés spontanément près de la frontière avec le Soudan et ont un besoin urgent de nourriture, d’eau, d’assainissement et d’hygiène, d’abris, d’articles non alimentaires, de soutien sanitaire et de protection.
• L’OIM a commencé la relocalisation des retournés d’Adre vers un site à Tongori en coordination avec les autorités. 975 des ménages de retournés (6 325 personnes) les plus vulnérables ont déjà été relocalisés. Des ambulances ont été utilisées pour transporter les personnes les plus vulnérables, y compris les personnes handicapées. Par ailleurs, l’OIM a soutenu la mise en place d’une structure de gouvernance de la zone d’accueil de Tongori avec des représentants élus par les résidents du site, ainsi que des groupes communautaires (femmes, jeunes, surveillance communautaire, etc.).
• La réponse à la situation des retournés est effectuée en partenariat avec le gouvernement du Tchad, le HCR, la LWF, PUI, l’UNICEF, MSF, le FNUAP, le PAM, IRC, ACTED, la Croix Rouge du Tchad, et le CICR.

La DTM a identifié 52 personnes affectées dont 12 personnes déplacées par les vents violents dans les province de Muyinga. 

L’OIM, à travers l’outil de suivi des flux de populations de la Matrice de suivi des déplacements, récolte des données à des points d’entrée, de sortie et de transit clés afin de mieux comprendre les mouvements de populations à travers l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Le suivi des flux de population est une activité qui permet de quantifier et de qualifier les flux et tendances de mobilités, les profils des migrants, et les expériences et routes migratoires. Ce rapport présente les données collectées du 1er au 15 septembre 2023.

Le suivi des urgences a pour but de recueillir des informations sur les mouvements importants et soudains de populations, ainsi que sur des urgences sécuritaires et climatiques. Les informations sont recueillies par le biais d'entretiens avec des informateurs clés ou d'observations directes. Ce tableau de bord présente des informations sur les affrontements intercommunautaires survenus dans les souspréfectures rurales de Kouka Margné, Bithotchi Mangalmé et Eref. Ces conflits ont causé plus d'une centaine de morts et 80 personnes blessés. Cependant, aucun mouvement d'individus n'a été signalé.
 

Depuis le début du mois d’août 2023, des tensions surgissent entre les agriculteurs et les transhumants dans le département de Mangalmé sur l’utilisation des couloirs de transhumance. Pour faire face à cela, les autorités locales et administratives ont pris des mesures pour apaiser la situation et promouvoir une transhumance pacifique. Malgré leurs efforts, un affrontement survenu le 20 août 2023 entre les éleveurs transhumants et les communautés des sous-préfectures rurales de Kouka Margné, Bithotchi Mangalmé et Eref (situés dans le département de Mangalmé), a causé la perte de 116 vie humaine et 80 personnes blessées. Au vu de cette situation critique qui continue à causer des pertes matérielles ainsi qu’humaines, des discussions au niveau local sont en cours afin de trouver une solution durable et réduire la survenance de ce type d’incident.

La République centrafricaine (RCA) souffre d’instabilité depuis deux décennies. La dernière crise atteignant le pays a débuté en 2012, suite à une prise du pouvoir violente, et a depuis évolué en un état d’insécurité et de fragilité permanent, découlant d’une crise complexe de long-terme qui s’est étendue dans les pays voisins. Cette dernière est caractérisée par des rivalités pour le pouvoir parmi les élites du pays, l’absence d’institutions étatiques et d’investissement d’argent public, des tensions inter-ethniques et inter-religieuses et la lutte pour le contrôle de ressources. Plus récemment, la partie à l’est du pays est affectée par la crise ayant éclaté mi-avril 2023 au Soudan, témoignant d’un nombre croissant de personnes déplacées. En août 2023, il est dénombré un total de 3 865 278 individus affectés, y compris 514 547 personnes déplacées internes (PDI) (13% de la population déplacée), 2 063 885 retournés anciennes PDI (54%), 503 019 retournés de l’étranger (13%) et 783 827 réfugiés (20%). En RCA, les personnes retournées, anciennement déplacées internes, représentent la majeure partie de la population affectée. Les réfugiés centrafricains ont pris principalement refuge au Cameroun (352 938 individus ou 45% des réfugiés), en République Démocratique du Congo (RDC) (211 274 individus ou 27% des réfugiés) et au Tchad (128 083 individus ou 16% des réfugiés). Néanmoins, 24 370 réfugiés centrafricains sont encore dénombrés au Soudan (3% des réfugiés). Depuis le début de la crise Soudanaise, ce sont 15 335 individus qui sont entrés en RCA traversant la frontière d’Am-Dafock. Le pays est le refuge d’individus de pays voisins avec 34 493 refugiés venus du Soudan (24 017 individus), de la RDC (6 410), du Sud Soudan (2 731 individus) et du Tchad (1 335).