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La transhumance est un mode d’élevage mobile fondé sur des déplacements réguliers et saisonniers, c’est une pratique ancestrale et une activité très importante dans toute l’Afrique de l’Ouest et particulièrement au Mali et en Mauritanie. Situés dans le Sahel, la transhumance au Mali et en Mauritanie est confrontée à des facteurs de vulnérabilité (crise sécuritaire, faible pluviométrie, compétition sur les ressources naturelles) qui menacent sa durabilité, fragilisent ses capacités d’adaptation et provoquent des tensions entre communautés qui provoquent parfois des conflits. 

Afin de mieux comprendre les tendances des mouvements transhumants et l’impact des fragilités sur les communautés transhumantes, l’OIM a déployé son outil de suivi des mouvements de transhumance (enquête détaillée et alerte) en partenariat avec les groupements pastoraux (GNAP et TASSAGHT) en Mauritanie et au Mali.

Après évaluations, 4 régions ont été ciblées en Mauritanie pour la mise en place des enquêtes détaillées  à savoir : Assaba, Guidimagha, Hodh el Chargui, Hodh el Gharbi. deux régions au Mali avec 6 points de comptage dans les zones de Séguéla et Djélébou dans le cercle de Kayes, de Kremis dans le cercle de Yélimané, de Gavinane dans le cercle de Nioro, de Korongo et Falou dans le cercle de Nara. Ces régions ont été choisies car elles sont les points de passage clés des transhumants effectuant des mouvements transfrontaliers.

Le TTT permet de mieux comprendre les dynamiques liées à la transhumance transfrontalière. Il combine trois composantes : le suivi des flux, l’enquête détaillée et l’alerte. Ce rapport présente les données de l’enquête détaillée (787 enquêtes) et de l’alerte (137 alertes) dans le cadre du TTT de novembre à décembre 2022.

L'objectif de ce rapport est de consolider et de présenter les informations recueillies par l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) au cours des discussions de groupe (Focus Group Discussion—FGD) et des entretiens avec les informateurs clés (Key Informants Interviews—KII) à Ali Sabieh et Dikhil afin d'informer les interventions programmatiques pour assister les migrants en situation de vulnérabilité, en particulier les femmes et les enfants, dans les régions du sud de Djibouti. Ce rapport met en lumière les nouvelles dynamiques et besoins migratoires, tout en soulignant les obstacles pour les migrants à accéder aux services de base dans les zones ciblées.

Tahoua est une ville du sud-ouest du Niger au cœur de multiples dynamiques migratoires : la ville sert de lieu de transit des mouvements migratoires issus d’autres régions du Niger ainsi que de plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, principalement des pays côtiers, à destination d’Afrique du Nord et, pour un certain nombre, de l’Europe ; en passant par Tahoua, ceux-ci cherchent à rapidement atteindre Arlit, dans le nord du Niger, en contournant la ville d’Agadez.

Par ailleurs, Tahoua est une localité de transit majeure sur le chemin de retour de migrants vers leur pays ou région d’origine. Il en est ainsi de nombreux migrants retournant ou expulsés de Libye ou d’Algérie. Ces-derniers, souhaitant rejoindre Niamey et leur pays d’origine le plus rapidement possible, décident de voyager vers Tahoua en contournant Agadez.  

Tahoua est également une ville de départ pour des personnes originaires de Tahoua qui migre vers l’Afrique du Nord, notamment l’Algérie et la Libye, dans le but d’y obtenir un emploi ou répondre aux besoins de base des ménages.

Enfin, Tahoua constitue une ville de destination pour une migration de main d’œuvre. En effet, la ville se trouve au centre d’une région pastorale et agricole, à la limite des zones de culture au sud et de la zone sahélienne au nord, où l’agriculture pluviale et irriguée et l’élevage constituent les deux principales activités économiques, attirant une migration de main d’œuvre importante d’autres régions du Niger et d’autres pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre venus travailler pendant les récoltes ou comme pasteurs.

D’autres migrants encore viennent à Tahoua pour travailler dans le secteur tertiaire (restauration, hébergement, mécanique, couture, artisanat et autres services), notamment au service de migrants en transit dans la ville.  

En 2022, entre janvier et septembre, les données de suivi des flux de populations (Flow Monitoring, FM) de l’OIM Niger montre que les tendances de flux migratoires à Tahoua étaient estimées à 80 351 voyageurs dont 7 755 flux entrants, 8 859 flux sortants.

L’OIM, en collaboration avec l’Institut National de la Statistique du Mali (INSTAT), a mis en œuvre une enquête dite de Présence des Migrants en décembre 2022. Cette enquête a pour objectif de mettre en lumière les tendances, profils, vulnérabilités et besoins spécifiques des populations migrantes afin de mettre en place un cadre spécifique en faveur de la protection des migrants, de la lutte contre la traite et de la promotion d’un retour sûr et digne en vue d’une réintégration durable.

Cette enquête s’est déroulée dans les régions de Kayes, Sikasso Koulikoro où, selon l’Enquête Modulaire Permanente Auprès des Ménages (EMOP) de l’INSTAT réalisée chaque année, une population migrante importante vie dans ces régions.

Sur la base de la population totale des migrants économiques des deux régions retenues, un échantillon de 3 682 de ces migrants a été sélectionné. La taille de cet échantillon a été répartie proportionnellement à la taille de la population migrante de chacune des communes des régions retenues.

Cette étude a été réalisée avec l’appui financier du Ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas.

La transhumance transfrontalière est un phénomène majeur en Afrique de l'Ouest, et en particulier dans la région du Sahel. Ce mouvement cyclique se déroule généralement des pays sahéliens vers les pays côtiers pour la transhumance transfrontalière. Les pays côtiers demeurent la destination principale des mouvement transfrontaliers, En tant qu'activité économique importante et moteur du développement régional, cette transhumance a subi au cours des dernières années des bouleversements importants. La variabilité climatique, la pression démographique, la concurrence croissante pour des ressources plus rares, la volatilité politique et l'insécurité au Sahel ont profondément affecté les itinéraires et les flux de transhumance. Le couloir central de transhumance, qui relie les pays sahéliens aux pays côtiers, a été particulièrement affecté par ces changements.

L'OIM, à travers sa matrice de suivi des déplacements (DTM), travaille avec le Réseau Bilital Maroobe (RBM) et ses organisations pastorales partenaires pour cartographier les mouvements des éleveurs transhumants le long du couloir central de transhumance, afin de mieux comprendre la dynamique et les caractéristiques des mouvements de transhumance internes et transfrontaliers vers les pays côtiers. Ce projet s’efforce de fournir une analyse cohérente des flux de transhumance transfrontaliers le long de couloir de transhumance et de fournir des estimations quant aux mouvements de transhumance.

Plus précisément, la cartographie des éleveurs de transhumance présente vise à fournir des estimations du nombre de troupeaux actuellement présents aux frontières entre la Côte d’Ivoire et la Guinée (Kabadougou, Bafing et N’Zérékoré) en raison de disponibilité des ressources naturelles, des problèmes sécuritaires dans leur terroir d’attache ou de restrictions liées au COVID-19, telles que la fermeture des frontières dans le but d'informer les autorités et les parties prenantes locales à la faveur d’une transhumance transfrontalière pacifique.

Depuis 2012, le Mali est touché par les attaques des groupes terroristes et les forces de défense maliennes, ainsi que par les conflits intercommunautaires, qui ont conduit aux déplacements de populations. En 2022, la situation reste toujours instable dans certaines régions du pays. Cependant, des vagues de retours ont été observées dans les zones d’origine, principalement les cercles de Niono, Douentza, Koro, Gao, Bourem et Djenné (rapport DTM avril 2022). La Matrice de suivi des déplacements (DTM) est un système permettant de capturer et de surveiller les déplacements et les mouvements de population. Il a été conçu pour collecter, traiter et diffuser des informations, régulièrement et systématiquement afin de mieux comprendre les mouvements et l’évolution des besoins des populations mobiles dans les lieux de déplacement ou de transit qui serviront de base pour l’orientation des programmes d’aide humanitaire. Elle permet aussi au gouvernement, aux acteurs humanitaires d’obtenir une meilleure compréhension des caractéristiques des populations déplacées ou et retournées, et de l’évolution des besoins afin de mieux orienter les programmes d’aide humanitaire.

Nouadhibou, ville côtière de la Mauritanie et chef-lieu de la wilaya de Dakhlet Nouadhibou, constitue un pilier de développement pour la Mauritanie du fait des multiples secteurs d’activités tels que la pêche, l’exploitation de mines, gaz, le tourisme etc. La ville de Nouadhibou se situe également à moins de 100 km de la frontière marocaine. Cette position géographique de même que les opportunités économiques offertes par la ville de Nouadhibou, en font une destination privilégiée de migrants en Mauritanie qui peuvent soit y rester pour y travailler ou bien y transiter pour après rejoindre d’autres destinations.

En avril 2021, l’Organisation Internationale pour les migrations (OIM) en collaboration avec l’Agence Nationale de la Statistique et de l’Analyse Démographique et Economique (ANSADE) avaient estimés leurs nombres à 15 032 migrants. La diversité des activités économiques à Nouadhibou font que les raisons des migrations peuvent changer à tout moment. Dans le but d’avoir une compréhension continue de la dynamique migratoire à Nouadhibou, il est nécessaire d’avoir des informations à jour sur les profils de ces migrants, les raisons de leur migration, les vulnérabilités et les besoins spécifiques de ces migrants entre autres.

C’est dans ce contexte que OIM en coordination avec ANSADE a effectué une enquête en octobre 2022 dont l’objectif est d’actualiser les informations collectées en avril 2021 pour une meilleure compréhension de la dynamique migratoire à Nouadhibou.

Cette enquête s’inscrit dans la continuité de la collaboration entre l’ANSADE et l’OIM qui avait abouti à la réalisation de plusieurs enquêtes auprès des migrants à Nouakchott, Nouadhibou, Chami, Rosso et Sélibabi.