RDC – Indice de stabilité - Ituri (Mars 2024)

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Contacto
DTM DRC, iomdrcdtm@iom.int
Idioma
French
Fecha de instantánea
Oct 28 2023
Nov 18 2023
Actividad
  • Survey

La province d’Ituri compte la deuxième plus grande population de PDI et de retournés de toutes les provinces de la RDC (1,6 million et 1,2 million de personnes respectivement) et a fait l’objet d’efforts récents pour renforcer la programmation de solutions durables en RDC. La province est affectée par une instabilité de longue durée et des conflits entre les forces gouvernementales, les groupes armés tels que l’ADF, le CODECO1, le Zaïre et d’autres. Les groupes de travail des Nations Unies ont enregistré une augmentation des niveaux de violence, en particulier autour des sites miniers et des sites de déplacement dans la province, ce qui limite les efforts humanitaires. Récemment, l’attention de la communauté humanitaire dans la province s’est déplacée vers la préparation d’une programmation renforcée de solutions durables au vu de l’augmentation des retours de PDI et de la nature prolongée de la crise en cours. Cela implique la mise en oeuvre des stratégies visant à répondre aux besoins à long terme des personnes déplacées et à promouvoir leur autonomie dans un contexte d’instabilité persistante. Dans le contexte des conflits en cours ou des zones exposées à l’instabilité, il est essentiel d’adopter un programme commun de solutions durables capables d’améliorer les conditions de vie des populations touchées. Ces solutions peuvent être mises en oeuvre par le biais de diverses initiatives visant à promouvoir la paix, la coopération et la stabilité à long terme.

C’est dans ce contexte que l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), par le biais de la Matrice de suivi des déplacements (Displacement Tracking Matrix – DTM en anglais), a mis an oeuvre l’Indice de stabilité (IS) pour la première fois en RDC dans le but d’identifier les “poches de stabilité” pour la programmation de solutions durables ciblées, ainsi que les zones d’instabilité relative, avec une concentration de conditions de vie précaires et instables, plus aptes à recevoir une assistance humanitaire. En Ituri, DTM a mis en oeuvre l’IS dans le territoires dIrumu, Mahagi et Djugu, ainsi qu’à Bunia, qui accueillent ensemble 89 pour cent des retournés de la province.

L’IS évalue la stabilité relative d’un lieu en évaluant trois domaines clés : 1) les moyens de subsistance et l’accès aux services de base, 2) la sûreté et la sécurité et 3) la cohésion sociale, ainsi que des informations concernant l’occurrence et l’impact des catastrophes naturelles, analysées séparément. L’IS fait partie de la méthodologie mondiale de “Solutions et mobilité” de la DTM et a été déployé avec succès dans divers contextes tels que celui du Burundi, les pays du bassin du lac Tchad, le Ghana et le Mali.

Les données ont été collectées par le biais d’entretiens avec 5 226 informateurs clés au niveau du village par des enquêteurs formés entre le 28 octobre et le 18 novembre 2023. Les enquêteurs ont identifié entre 3 et 6 personnes dans chaque localité, bien placées pour répondre aux questions relatives à la stabilité de la zone. Les questions posées aux informateurs clés ont été conçues pour couvrir les trois domaines fondamentaux qui influencent la stabilité.Un total de 1 249 villages dans les territoires de Djugu (426 villages), Irumu (277), Mahagi (335), et la zone de santé de Bunia (211) ont été sélectionnés pour être inclus dans l’analyse en utilisant un échantillonnage aléatoire simple à partir de la liste principale des villages de DTM DRC, mise à jour pendant l’exercice semestriel de suivi de la mobilité. En RDC, la zone de santé est considérée comme la troisième subdivision administrative (admin-3) après le territoire (admin-2). Comme cer-tains villages étaient inaccessibles en raison de l’insécurité et/ou des conditions météorologiques, tandis que d’autres étaient précédemment dépeuplés, seuls les villages accessibles avec une population présente au moment de la collecte des don-nées ont été évalués. En raison du plan d’échantillonnage, les données sont représentatives au niveau du territoire. Malgré l’analyse et la présentation des données dans ce rapport au niveau de la zone de santé, les résultats ne sont représentatifs qu’au niveau du territoire), avec un niveau de confiance de 95 % et une marge d’erreur de 5 %. L’exercice a été réalisé en coordination avec l’ONG nationale Promotion du Développement Humain et Protection de l’Environnement Social (PDH-PES), la Commission Nationale pour les Réfugiés (CNR) et le Bureau du gouvernorat provincial chargé des mouvements de population.

Les niveaux de stabilité varient considérablement selon la zone évaluée. Djugu a montré un indice de stabilité moyen de 63 (sur 100), avec des sous-indices soulignant des défis dans l’accès aux services de base (32), une sécurité modérée (65) et une cohésion sociale moyenne (59). Irumu présente un indice de stabilité plus élevé (72) et des scores moyens en matière d’accès aux services (41), de sécurité (65) et de cohésion sociale (67). Les scores moyens les plus élevés ont été observés à Bunia - indice de stabilité moyen de 79, un score de sécurité de 68 et un score de cohésion sociale de 75.